dimanche 13 avril 2014

La bougie et La guitare


Ce soir la guitare joue seule dans l’espace. 
Les notes grésillent et s’effacent. Le son n’existe plus 
mais je l'’ai entendu.
Ce soir, mon âme ressemble à la petite flamme de cette bougie qui scintille. 
Et la cire brûle, brûle, brûle et se transforme en lumière et disparaît pour aller 
on ne sait où. 
Qui peut la suivre ? 
Meurt-elle ?
Quelle existence fantastique ! Donne, donne encor ta chaleur et ta brillance. 
Vis encor petite lumière. 
Échange contre le silence la cadence de ta danse, harmonie des mélanges. 
Fais revivre les anges et les démons. 
Ils balancent ce soir ensembles sur l’'harmonie de ta vie.
Douce vie, émouvante mort qui marchent ensembles dans les jours et les nuits. 
Chaque instant qui passe se conjugue au passé et la seconde avenir au présent 
qui ne naît que pour disparaître. 
Meurt-elle?
Combien ai-je brûlé de cire ? Combien m'’en reste t’il encor pour animer l’instant ? 
Éphémère lumière qui même sans témoin chauffe pour elle-même. 
Qui n’a peut-être été allumée que pour elle.
Douce et vive brillance qui monte vers le ciel et qui raccourcit son support ; 
qui n’'a de raison que la vie et qui ne court que vers la mort.
 N’'es-tu qu'’une longue prière ? Un sourire d’enfant sincère ? 
Ou n'’es-tu qu’'un mirage fascinant qui joue à la lumière.
Enfant qui joue au père.
Père qui joue au grand-père.
Grand-père qui joue à dormir sous la terre.
Ce soir la guitare joue seule dans l'’espace. 
Les notes grésillent et s'’effacent mais demeure le chant. 
Le son n’existe plus mais je l’'ai entendu, 
et demeure l'’harmonie en mon coeœur.
Ce soir, je ne sais plus pourquoi, j’'ai allumé cette bougie 
qui sous mes yeux s'’est transformée. 
Elle a lancé des images qui n'’existaient pas et que j'’ai pourtant vu.
D'’où viennent-elles ?
Où vont-elles ? 
Meurent-elle ?
JILL152

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